J’écris, je dis, je doute, je cherche dans l’écoute. Je conjugue au présent de l’indicatif les verbes d’action. Je désire le verbe « donner ». Je désire le verbe « recevoir » Je nécessite l’acte. Les rencontres accouchent de moi un homme de parole En gage, je mens comme seul un artiste l’avoue, à vous à qui je donne ma parole. Je cherche une représentation de mon monde. Je le filme. Mes langages sont pluriels. Poésie, images, silence, musique, corps sculptent mon monde. Alternativement. Je suis un qui parle, un qui écoute. Je suis un ému humaniste. Je reçois les mots des autres complétant mon monde. Je fais le pari de l’intelligence poétique de chacun. Je fais le pari d’un ensemble commun. Nos langages nous engagent au présent de l’impératif à agir sur le monde, sur la partie de ce monde que chacun de nous est, sur la relation que chacun de nous a avec ce monde. Je revendique ce pluriel. Je suis seul. Je suis au milieu. Alternativement. Nos langages sont beaux quand le monde l’est, laids quand le monde l’est. Notre regard agit. Je témoigne de mon appartenance au monde. Je revendique l’usage de références nouvelles en hommage à l’humanité de chacun. J’appelle le talent de chacun à la révéler. Je propose ces mots sur la scène. Je les livre dans le livre. Les mots empruntent en confiance les chemins du corps. L’écriture s’y recrée au présent d’apparition. Les images se recréent sur un écran mental. Il y a un temps où les mots s’écrivent. Des accoucheurs m’accompagnent. Le solo devient ensemble. Il y a un espace où les mots se donnent. Nous proposons une expérience poétique spectaculaire, contractualisée. Nous entrons en résonance dans l’espace-temps organisé de la rencontre scénique. Le livre trace au futur une chambre d’écho. La réception des mots est libre. L’enjeu essentiel est l’empreinte laissée. J’accompagne seulement. Je nécessite l’engagement de chacun. Je mens, gage de chercher à dire le monde dans lequel je m’engage.
Philippe Rousseau