Rencontre à l’Université des lettres. Dans une rue perpendiculaire à la place rouge.
J’arrive un peu en avance. Je vais prendre un expresso dans le seul café avec vue sur la Place Rouge. L’expresso est aussi serré qu’il peut l’être en Italie et aussi cher qu’il peut l’être sur les Champs.
Je cherche donc le 15 de la rue Nichoskaïa. J’essaie d’être autonome mais le 15 se cache. J’appelle Elena. Elle m’emmène dans un labyrinthe, coincé entre des locaux que l’Université a du céder à une église. Nous cherchons une salle de classe vide. Nous allons y travailler.
Impressionné. Elena a déjà tout traduit. Elle a reçu le texte en décembre et a déjà réalisé un premier jet. Mon texte est en cyrillique. Je le reconnais en déchiffrant quelques mots clairs (les mots proches phonétiquement entre nos deux langues, souvent des mots d’origine grecques). Je reconnais le fameux "patom" Surtout, je reconnais le rythme de l’écriture.
Elena a plein de questions. Je tente d’y répondre.
Elle a déjà compris et repéré les particularités principales du texte, celle que je souhaite garder.
Nous en lisons ensuite un extrait dont elle est à peu prêt satisfaite. Un public d’étudiantes (Elena est aussi enseignante dans cette université et les études de langues intéressent ici aussi majoritairement les filles) nous écoute. Leurs commentaires sont encourageants, pas dans une louange béate, mais dans un accord entre les deux langues.
Ils aideront leur enseignante. Du point de vue de la langue contemporaine, en lien avec le rock russe, elles sauront l’aider. Je leur parle aussi de Bashung qu’elles ne connaissent pas. J’écris son nom au tableau.
Je suis très ému de voir ces personnes et en particulier Elena au travail sur ma langue.
Je suis ému.
Tout à l’heure, c’est au tour de Evguenié et Andreï de voir comment être au travail sur ma langue.
A bientôt
Philippe - le 25 mars 2009